Plaidoyer en faveur de deux villes à risques : Arlit et Akokan

18 mai 2014, par RNDD

Depuis l’avènement de l’exploitation minière dans le monde, il a été toujours un casse tête pour les villes environnantes comme dans le cas d’Arlit et d’Akokan dans la région d’Agadez au Niger. Aujourd’hui les habitants assistent à une proximité de leurs villes des deux usines d’extraction de l’uranium dont la Somair et la Cominak.
Ces deux villes sont caractérisées par les tourbillons de poussières qui les accablent chaque jour, devant le regard impuissant de leurs habitants. Des habitants qui ignoraient tout du danger d’être riverain des mines d’uranium comme entre autres.
L’extraction de l’uranium se pratique dans des carrières ouvertes ou sous terre, il faut considérer les risques environnementaux sur la santé des travailleurs et le grand public et l’impact sur eux. Ces risques comprennent ceux des gaz radon, thorium, et la contamination même non-radioactive de la poussière et des métaux lourds tels que l’arsénique, le plomb et le nickel.

L’extraction de l’uranium crée des risques pour les travailleurs et la communauté de diverses façons : par le biais de poussière et de radon produits par l’exploration et les piles de restants.

L’uranium pénètre le corps par ingestion ou par inhalation de particules de poussières ou aérosols contenant de l’uranium. L’uranium absorbé par l’intestin ou les poumons, entre dans le sang et se dépose dans les tissus, surtout du rein et des os ou s’échappe dans l’urine.

L’inhalation du radon et des produits de radon expose les tissus des bronches du poumon à la radiation amenant le risque du cancer. Le risque du cancer du poumon chez les travailleurs d’uranium, exposés à de hauts niveaux de radon ou à des plus longues périodes à moindre dose, est 2 à 5 fois plus élevé que chez les travailleurs non-exposés.

Les effets de l’exploitation de l’uranium sur la santé humaine ne sont pas immédiats mais peuvent prendre plusieurs années ou décades avant d’être observables.

Les gens qui résident près des opérations des mines d’uranium ont un plus haut taux de dommage génétique que ceux qui sont plus éloignés.

Les mineurs exposés à l’uranium sont à risque à divers degrés de dommage génétique.
La radiation est l’une des rares décharges pour lesquelles on a établi la relation de cause à effet pour la leucémie d’enfant. Les enfants sont 20% plus sensibles à la radioactivité parce que leurs cellules se divisent activement.

Il est malheureux de constater lors d’un échange avec un échantillonnage parmi cette population qu’il n’a connaissance d’aucune de ces informations nécessaires pour les travailleurs et les riverains des mines en général et celles de l’uranium en particulier.

Aujourd’hui les populations d’Arlit et d’Akokan vivent dans une situation de précarité totale sous un risque de tomber malade d’un moment à un autre sans aucune assistance de ceux là dont les peuples de cette zone meurent pour eux.

L’exploitation de l’uranium est la responsabilité de l’État. En effet, avant de bâtir une mine, une usine de transformation de minerai ou de fraisage :

  • le projet doit subir une étude d’impact environnemental par l’état ;
  • mettre en place un mécanisme de communication et d’information qui aura pour mission d’amener les populations locales de s’approprier des enjeux et risques qui caractérisent une exploitation minière.

Aboubacar ISSA

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Étude Areva

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